Trop souvent, des bâtiments sont démolis sans envisager la possibilité d’en récupérer certains éléments et matériaux. Or, ces matériaux sont souvent démontables et intéressants pour le marché du réemploi.
Dans le cadre du projet FCRBE[1], son partenaire l’association Rotor accompagne la SERS sur une opération pilote d’extraction de matériaux pour le marché du réemploi au sein du projet nextmed. Plusieurs lots de matériaux présents dans le bâtiment ORL ont ainsi pu être transférées vers des filières professionnelles structurées ou émergentes.
[1] Le projet européen Interreg FCRBE (Facilitating the Ciruclation of Reclaimed Building Eléments) vise à accroître de 50% la quantité de matériaux de construction de réemploi en circulation dans le secteur Nord-Ouest de l’Europe.
Première étape du process, un inventaire a permis d’identifier et quantifier les matériaux susceptibles d’être réemployés : tuiles, radiateurs en fonte, carrelage au sol et faïence murale, bois de charpente, parquets et planchers, éviers et équipements sanitaires. Les travaux de dépose soignée, conditionnement et acheminement vers des sites de revente se sont ensuite déroulés d’octobre 2020 à mai 2021. Ils ont été réalisés par l’entreprise Lingenheld Travaux Spéciaux.
Le premier bilan provisoire fait état de :
Concernant les matériaux réemployés :
• 160 m² de carrelage au sol, soit 15 palettes, récupérés par un revendeur au Pays-Bas et mis en vente dans un magasin de matériaux de réemploi
• Plusieurs grandes vasques très recherchées, en particulier par les exploitants agricoles
• Des chevrons de charpente en attente de récupération par une entreprise espagnole
Concernant les matériaux non réemployés :
• Tuiles : rendues poreuses et donc non réutilisables par un défaut d’aération
• Parquets : collés avec un goudron à l’époque de leur pose
• Radiateurs en fonte suspendus : acheteur davantage intéressé par des radiateurs sur pieds et manutention délicate pour les sortir du bâtiment (poids) augmentant le coût de récupération.
Une démarche expérimentale :
• Des tests de dépose soignée ont été réalisés par l’entreprise Lingenheld pour valider la possibilité de réemploi des matériaux et estimer le temps nécessaire à ces travaux.
• Certains matériaux identifiés comme gisement de réemploi n’ont finalement pas pu être revalorisés.
Des perspectives :
• Un coût de main d’œuvre encore supérieur à la valeur des matériaux extraits ; d’où la nécessité d’atteindre une masse critique pour permettre à la filière locale de se structurer, d’être viable économiquement et de raccourcir le circuit du réemploi.
• En parallèle, sensibiliser les constructeurs et les architectes au réemploi de matériaux dans les chantiers.
Dans la continuité de cette expérience, la SERS tentera le réemploi in situ de radiateurs dans le 2ème bâtiment réhabilité, le bâtiment Blum.