Impact alarmant sur la santé des dirigeants, lié à une pandémie qui se prolonge !

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Impact alarmant sur la santé des dirigeants, lié à une pandémie qui se prolonge !
A l'issue d'une première enquête menée par AGESTRA en septembre 2020 sur la santé des dirigeants de Moselle, 38 % d'entre eux déclaraient une santé perçue comme « moins bonne », voire dégradée, qu’avant la crise liée au COVID-19.

Dans ce contexte de pandémie qui perdure, il était intéressant de refaire un état des lieux sur ce sujet préoccupant. Ainsi, près de 950 dirigeants ont répondu à un questionnaire en ligne, cette fois en coordination avec l’association Grand Est Santé Travail (GEST), l'enquête menée à la fin du printemps 2021, étant élargie aux adhérents des services de santé au travail interentreprises (SSTI) de ladite association.

Un constat sans équivoque ...

Un panel certes restreint mais qui permet néanmoins de dégager une tendance de fond : dans l'échantillon, près de 50% des répondants déclarent être en « moins bonne santé » qu'avant la pandémie ! Indéniablement, la rentrée s'annonce sous tension...
Le questionnaire soumis aux dirigeants par le réseau GEST - GRAND EST SANTÉ AU TRAVAIL reprend les thèmes de celui d'AGESTRA et a été actualisé en fonction de l’évolution des dispositions gouvernementales. Il compare la période d’avant crise et celle du troisième confinement.La crise sanitaire a indéniablement dégradé la santé des dirigeants : ces derniers ont recours à davantage de psychotropes et de somnifères et font moins de sport. Un mélange délétère !

Principale cause de cette dégradation :
le facteur « durée » de la crise sanitaire liée au COVID-19.

Mais les dirigeants de TPE/PME sont exposés à d'autres facteurs de risques impactant négativement leur santé : outre la durée de la crise, des résultats économiques incertains et une confiance réduite en l’avenir.

Que révèle l'enquête ?

Globalement, l'étude réalisée met en exergue une nette dégradation de l’état de santé perçu. Celle-ci serait plus importante chez les dirigeant(e)s :
- femmes (-19 % vs -15 % pour les hommes)
- dont l’activité est arrêtée/diminuée (-21 %)
- étant arrêtés ou diminués lors des 2 confinements au 3e confinement (-21 %)
- ayant eu des difficultés à mettre en place les modifications de fonctionnement à l’issue du 1er confinement (-22 %)
- ayant dû les amplifier par la suite (-21,5 %)
- ayant des enfants à charge (-18 %)
- n'étant pas confiants/plutôt pas confiants pour l’avenir de leur entreprise (-30%)La dégradation de la santé perçue globale a été mesurée à l’aide d’une variable comparant la perception de la santé globale avant l’épidémie et pendant le troisième confinement. Ainsi, 47 % des dirigeants ont déclaré un état de santé moins bon pendant le 3° confinement par rapport à la période antérieure à la pandémie. Lors du premier confinement (enquête AGESTRA), les dirigeants étaient 38 %.

Des habitudes de vie bouleversées !

La santé mentale, la qualité du sommeil et la pratique sportive ont été déclarées dégradées par plus de la moitié des dirigeants.

Concernant la santé physique et les habitudes alimentaires, la proportion de dirigeants les déclarant "moins bonnes" a doublé si l’on se réfère aux chiffres du premier confinement.La conciliation travail / vie privée n’était pas prise en compte dans le premier questionnaire. Au troisième confinement, 44% la disent "moins bonne" qu’avant la crise. La dégradation de la santé mentale et de la qualité du sommeil sont fortement liées à la baisse de la motivation des équipes, mais aussi à une activité arrêtée ou diminuée aux premier et troisième confinement.La dégradation de la santé mentale est aussi corrélée à des facteurs plus personnels, comme la présence d'enfants à charge.

" Les risques psychosociaux constituent le point d'alerte le plus prégnant parmi les répondants. Isolement, anxiété, fatigue... les confinements successifs auront révélé une grande fragilité du dirigeant, qui se traduit par une somatisation quasi-consécutive. "Dr. Christophe COLLOMB
Médecin du travail pour AGESTRA

Du psychique au physique ...

L'enquête révèle une prise de traitements psychotropes, hypnotiques et antalgiques en nette hausse !

Une faible proportion de dirigeants (6 %) consommait les substances étudiées (au moins un parmi : tranquillisant, antidépresseur, somnifère ou antalgique) avant la pandémie. Cette proportion passe à 13 % durant le 3° confinement (soit environ +7 % en moyenne).

" La consommation des psychotropes et autres substituts est une conséquence flagrante à l'intensité de la crise. La rémanence de ces comportements compensatoires reste inquiétante. Les dirigeants, face à la dureté et la durée de la pandémie, ont été particulièrement exposés. A l'instar des salariés, ils témoignent parfois d'une vulnérabilité certaine. Aussi, il est primordial de rester vigilants et de tout mettre en œuvre pour les accompagner efficacement, particulièrement en cette période de relance économique. La loi du 3 août 2021 constitue une avancée en la matière et devrait favoriser la proximité avec les dirigeants d'entreprises. "Dr. Denis LECLERC
Médecin du travail pour AGESTRA
Des augmentations plus importantes se retrouvent chez les dirigeants :
- femmes (+ 10 %)
- ayant eu des difficultés à modifier le fonctionnement (+11 %)
- ayant dû les amplifier par la suite (+15 %)
- dont l’activité pendant les 1er et 3e confinements est arrêtée/diminuée (+11 %)
- dont les résultats sont en baisse (+11 %)
- dont la motivation des équipes est diminuée (+13 %)
- n’étant pas ou peu confiants en l’avenir (+16 %)

« Isolement, instabilité, déséquilibre vie professionnelle/personnelle, fatigue accumulée … autant de facteurs de risques psychosociaux qui ont fragilisé la santé mentale du dirigeant. Les risques psychosociaux comptent parmi les trois risques prioritaires les plus cités par les dirigeants pour lesquels leur SST pourrait leur être utile à l’avenir dans leur entreprise (41 %). Cette forte dégradation de la santé psychologique du dirigeant semble principalement liée à la baisse de motivation des équipes. La conséquence alarmante à cette situation fâcheuse se traduit par une augmentation significative de la consommation de psychotropes : des stratégies compensatoires de courte durée."

Diane LETERRIER
Psychologue du travail chez AGESTRA

Trop peu de dirigeants sollicitent de l'aide

Les répondants ne sont que 17 % à avoir pensé solliciter leur SSTI pour leur apporter une aide. 74 % disent avoir eu connaissance des actions de sensibilisation pendant la crise. Pour 53 %, elles ont répondu à leurs attentes. Les 3 risques prioritaires les plus cités pour lesquels le SSTI peut leur être utile sont :
- « efforts physiques / postures / travail répétitif / vibrations » (59 %)
- « Covid-19/autres agents biologiques infectieux » (54 %)
- « risques psychosociaux » (41 %)

Des effets majeurs sur le fonctionnement

La crise sanitaire a des conséquences importantes sur le fonctionnement des entreprises.
La moitié des dirigeants déclare leur activité arrêtée ou diminuée aux premier et troisième confinement et des résultats en baisse.

1/3 signale une diminution de la motivation des équipes.

1/5 mentionne une augmentation de l’absentéisme.

Face à un futur aléatoire (nouvelle vague ?, pérennisation de la crise ?...), une véritable démarche de prévention et une vigilance extrême concernant la santé des dirigeants, souvent délaissée, sont primordiales !

Les Rencontres Santé Travail le 14 octobre.

Le 14 octobre, le réseau GEST participera aux
Rencontres Santé Travail pilotées par Présanse.

Trois webinaires / tables rondes seront animés à cette occasion,
dont un rendez-vous consacré à l'enquête :

" Les santés en temps de crise :
un défi pour les dirigeants ! " à 10h

Inscription gratuite pour ce webinaire en distanciel, pour les inscriptions, c'est par ici.