Jeudi 25 mai à Strasbourg, l’Association Régionale des Industries Agroalimentaires d’Alsace (ARIA Alsace) a entériné des mesures collectives en faveur de l’environnement et de l’économie locale à l’occasion de son assemblée générale annuelle.
Un moment fédérateur également pour dresser le bilan de l’activité du collectif. L’occasion, en outre, de remettre à l’ordre du jour, l’attractivité de la marque locale « Savourez l’Alsace » !
L’ARIA Alsace accompagne les IAA dans un contexte économique en mutation
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Accéder au Press kitDes actions collectives pour un futur durable en Alsace
L’eau, un enjeu primordial pris à bras-le-corps par les Industries Alimentaires et Agricoles (IAA) ! Cette ressource essentielle à leur activité se fait aussi plus rare. Sur le seul mois de février, l’Alsace a connu un déficit des précipitations de 85 %. Pour faire face aux crises climatiques et écologiques qui adviennent, l’ARIA Alsace accompagne ses membres en menant des actions collectives et des réflexions individuelles en ce sens.
À la suite du plan de gestion de l’eau mis en place par l’Etat en avril 2023, l’ARIA Alsace informe ses membres sur la mise en place d’une politique plus durable de la gestion des eaux. Grâce aux nouvelles mesures annoncées, il est maintenant possible de réutiliser les eaux usées dans certains process qui nécessitaient auparavant l'utilisation d’eaux potables. Une nouvelle inédite, autour de laquelle le collectif souhaite déjà mobiliser ses adhérents.
À ce jour les Industries Agroalimentaires du Grand Est prélèvent 100 millions de mètres cube d’eau par an* pour les besoins de leur activité*. À l’image d'autres industriels du territoire, Brasserie Licorne, à Saverne a engagé un plan d'action lui ayant permis d'économiser 25 % grâce à la réutilisation de 92 % de l’eau chaude produite. L'ARIA Alsace capitalise sur ces retours d'expérience et propose des réunions de travail pour sensibiliser les industriels à une meilleure gestion.
Il en est de même pour la stratégie d’achat d’énergie, ou encore l’objectif de zéro artificialisation des sols prévu par l’Etat dès 2050. Des problématiques prégnantes pour la vie du territoire et celle des activités des IAA. C’est pourquoi l’ARIA Alsace fédère ses adhérents autour de groupes de travail au sujet de la RSE. Cela passe en l'occurrence par une réflexion sur la consommation d’énergie en circuits courts. À titre d’exemple, des réflexions sont en cours pour permettre aux industries de contractualiser avec des fournisseurs d’énergie locaux pour assurer un sourcing local et des prix contractualisés fixes, en dehors de toute fluctuations ou répercussions internationales.
Inflation, des négociations à venir
L’inflation, depuis le printemps 2021, a impacté le prix des produits, dont les produits agroalimentaires alsaciens. L’ARIA Alsace a d’ailleurs alerté sur la situation économique en octobre dernier dans un communiqué : “Mieux vaut prévenir pour nourrir !”. Plus de 9 Alsaciens sur 10 déclarent acheter régulièrement des produits locaux, dont les produits agroalimentaires**, il est donc nécessaire de jouer collectif dans l’intérêt des consommateurs. Les échanges clients fournisseurs doivent continuer dans un climat de confiance.
L'ARIA Alsace tient à souligner à ce sujet que la discussion des prix devra s’effectuer au cas par cas. En effet, certaines entreprises ont acheté des matières premières à un prix élevé, s’engageant régulièrement sur plusieurs mois, voire années, bien avant la baisse actuelle des cours mondiaux. Pour certaines PME, il est donc aujourd’hui impossible de consentir à des efforts supplémentaires sans engager la pérennité de leur entreprise.
*Etude de l'Agence de l'eau Rhin-Meuse en 2017 sur le volume d'eau prélevé par les industries agroalimentaires du Grand Est.
**Etude menée par la chambre d'agriculture d'Alsace en 2019.
La réussite des produits alsaciens
L’Alsace est le territoire, devant la Bretagne, où les habitants consomment le plus de produits locaux. Selon une étude IRI, une entreprise américaine spécialisée dans les conseils de consommation, les Alsaciens consomment quatre fois plus de produits locaux que la moyenne française. Dans le Bas-Rhin, les marques locales représentent 8 % du chiffre d'affaires des achats de produits de grande consommation. Le Haut-Rhin est juste derrière avec 7 %.
Ce résultat révèle notamment les évolutions de la consommation et la reconnaissance des enjeux de la consommation locale : ancrage des emplois sur le territoire, création des richesses en proximité, maintien des savoir-faire en région, et évidemment un impact environnemental conséquent avec la réduction de l’impact du transport, toutes ces vertus se retrouvent dans les marques alsaciennes « Savourez l’Alsace » et « Savourez l’Alsace – produit du territoire ». Tout ça s’explique par la diversité des produits alsaciens qui vont de l’apéritif au digestif et dans chaque rayon.
Preuve également que les industries agroalimentaires alsaciennes se portent bien dans notre région, mais également en dehors de notre territoire. Dans le rapport annuel sur les marques françaises les plus fortes et les plus valorisées figure deux entreprises alsaciennes. Il s’agit de Desperados, propriété de Heineken, et de Kronenbourg.
De même, d’après une étude de NielsenIQ, parmi les 10 marques régionales les plus consommées, 3 d’entre elles proviennent de la région Alsace. Il s’agit des entreprises Pierre Schmidt Stoeffler, Alsace Lait et Arthur Metz. Cette même étude, démontre, par ailleurs que la consommation locale se fait au détriment de produits bio. 61 % des répondants préfèrent un produit local non bio à un produit bio non local*. De plus, les produits bio nationaux connaissent une baisse prononcée, -4,9 %. A l’inverse, les produits bio, d’origine locale, sont en hausse de +2.3 %.
Bilan 2022
L'ARIA Alsace fait preuve de solidarité et de responsabilité
Sur la première année de mandat de Sébastien Muller, de nombreuses actions ont déjà été menées. La gouvernance s’est réaffirmée par une meilleure identification auprès de l’écosystème économique local permettant des décisions claires et collectives dans un contexte de crises.
Depuis le début de l’inflation et des multiples pénuries, l’ensemble du collectif a décidé d’appliquer des prix « justes » de manière à faire barrière aux répercussions des coûts du prix de l’énergie, des matières agricoles, des transports et des emballages qui ont considérablement augmentés. Pour rester compétitifs certains industriels ont mutualisé les achats d’énergie et sécurisé les approvisionnements de manière à faire face aux pénuries.
Néanmoins, certains industriels ont tenu à revaloriser les salaires pour ne pas pénaliser le pouvoir d’achat des salariés en utilisant les primes Macron.
En outre, l’ARIA Alsace n’a pas oublié de tenir les engagements qu’elle s’était fixés. En septembre dernier, L’association a signé une convention de partenariat avec Initiatives Durables afin de permettre à ses membres de réaliser un diagnostic RSE complet (engagement social, environnemental, sociétal) pour identifier les meilleures pratiques à mettre en œuvre. Plus de 12 entreprises ont à ce jour participé à ce programme sur mesure et mis en place un contrat de progrès.
Enfin, on retiendra notamment le dynamisme de l’ARIA Alsace avec une ambition de 25 adhésions supplémentaires en un an. Elle regroupe à fin 2022 ainsi une centaine alsaciens du territoire. Le tout orchestré par un nouveau bureau de fonctionnement, composé de Sébastien MULLER (choucrouterie LEPIC), Edouard HAAG (brasserie METEOR), Claudine ROPOSTE (Maison de foie gras FEYEL & ARTZNER), Laurence CAHEN (charcuterie PIERRE SCHMIDT STOEFFLER), Alain TRAUTMANN (fabrique de moutarde ALELOR) et Céline ALBISSER (biscuiterie ALBISSIER) qui se mobilise pour le collectif de cette filière.